Ponctuation
Almada - Porto Brandão (PT) – Mentionné
DONNÉES DE L'ÉQUIPE
Représentante d'équipe : Fanny Costecalde (FR) – architecte ; Associés : Benjamin Froger (FR), Guillaume Wittmann (FR) – architectes
71 bd de Barbès, 75018 Paris – France
+33 6 72 02 07 50 – fanny.costecalde@gmail.com – www.fbg-ponctuation.com
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F. Costecalde, B. Froger et G. Wittmann
INTERVIEW
1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours?
L’entente qui règne dans notre équipe est issue de l’amitié qui nous lie. Benjamin et Guillaume se rencontrent lors de leurs études au sein de L’ENSAS, puis leur chemin croisent celui de Fanny durant l’année d’échange à l’international. Notre trio strasbourgeois-toulousain se soude au fil du temps autour des mêmes valeurs, d’une même sensibilité architecturale, tout en continuant de confronter nos points de vues. Un périple au Portugal, terre océanique singulière, est décisif pour sceller notre passion pour cette culture et ce pays. Il fait naître un engouement architectural qui nous poussera à participer à Europan sur le site de Porto Brandão, au Portugal.
2. Pouvez-vous définir la problématique principale de votre projet, en insistant sur votre manière de répondre à la question centrale de la session : lʼadaptabilité et les rythmes urbains ?
Ponctuation : "Art ou manière de ponctuer un morceau musical".
A l'image de la musique, le terme exprime ici une volonté d'harmoniser un tissu urbain hétéroclite. Il se traduit dans la forme par la mise en place d'éléments ponctuels qui s'influencent réciproquement et évoluent selon les besoins réels de la ville. Le réseau constitue alors l'unique élément défini du projet, connectant ces différents repères urbains et offrant une nouvelle lecture du territoire. Il s'agit d'accompagner une partition existante et non d'imposer une composition nouvelle.
3. Comment cette problématique et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?
La rencontre entre la réalité du site de Porto Brandão et nos propres réflexions s'est faite à travers la notion de rythme ; le rythme temporel, mais aussi le rythme spatial. La rive gauche du Tage avec son alternance de crêtes et de vallées, à laquelle fait écho l'alternance des infrastructures industrielles et des villages de pêcheurs, présente un rythme intéressant. Cette structure existante, utilise le relief et crée un contraste très fort entre les pratiques attribuées à chaque vallée, chaque crête.
L'intervention que nous proposons cherche à révéler la richesse d'une telle structure en s'inscrivant dans cette partition paysagère et infrastructurelle. Le contraste est préservé, seul les usages sont harmonisés, les pratiques requalifiées. En écho à ce rythme spatial, chaque programme mis en place cherche à irriguer le territoire en permanence. La rive du fleuve, véritable coupe dans le paysage, rend lisible cette composition depuis Lisbonne.
4- Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment et pourriez-vous présenter quelques projets références pour le vôtre ?
L'idée de ponctuation, par laquelle nous apportons une réponse ici, était déjà présente dans nos précédents travaux, notamment le projet de fin d'études. La gestion de la grande échelle trouvait déjà sa réponse par l'étude de la petite échelle et chacun de nos projets tendait à exercer une influence positive toujours en accord avec les usages constatés. Formulé moins clairement, le "rythme urbain" s'immisçait dans notre travail. La recherche dans le cadre d'Europan a, elle, permis d'établir une méthodologie, associant au processus les notions de temporalité et d'adaptabilité.
5- Aujourd'hui, à l'ère de la crise économique et du développement durable, le projet urbano-architectural doit repenser son mode de fabrication dans le temps ; de quelle manière avez-vous intégré la question du projet processus?
Il nous semble important aujourd'hui de considérer la ville comme un organisme vivant, capable de muter pour intégrer les problématiques contemporaines. Plutôt que simplement de corriger une situation existante, il s'agit de fournir à la ville les outils permettant de faciliter cette mutation. La première vraie rencontre entre un projet urbano-architectural et la ville à travers ses habitants a lieu lors de la construction. Notre objectif est d'étendre le processus de projet au processus de constitution par la mise en place de temps de latence. Une décomposition des étapes de la construction proposant à chaque phase une nouvelle interprétation de l'espace public. Le lieu du projet devient le lieu de formulation des besoins réels et de nouveaux besoins. Chaque étape par l'expérience qu'elle apporte vient enrichir le processus de projet et intègre la construction à la vie urbaine sans rupture.
6- Est-ce la première fois que vous êtes primé à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?
C’est la première fois que nous sommes primés à Europan, mais également notre unique participation. Si cela permettait autrefois de créer son agence, nous considérons aujourd’hui que cela reste néanmoins un véritable tremplin qui permet de se constituer une référence remarquée.
Europan valorise le travail de recherches auprès des divers acteurs qui pensent la ville et permettent d’inclure ces solutions dans un contexte concret. Il constitue une plateforme d’échanges majeurs, mais il permet surtout de confronter les divers points de vues de la jeune génération, qui, nous l’espérons, aura un rôle à jouer dans l’élaboration des nouveaux territoires. C’est en tant qu’acteur que nous souhaitons poursuivre ce processus de recherche dans lequel nous continuerons à nous investir.