Fermes urbaines

2007

Le paysage est l’empreinte laissée dans la terre par ses reliefs. Les routes, les lignes électriques, les voies de chemin de fer, les barrages et les ports doivent être considérés comme autant de paysages que les terres agricoles, les villes, les villages et toutes les traces laissées par les communautés humaines. La question est double. Comment identifier les gestes qui font ces marques matérialisant les convictions de chaque génération, chaque communauté et chaque culture ? Comment assurer le développement de manière à satisfaire les besoins de la génération actuelle sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ?
Certains endroits sensibles, comme Poïo, sont le résultat d’un développement incontrôlé ne tenant pas compte de la croissance future. Pour résoudre ce type de problèmes, il faut connaître le site et ses problèmes écologiques et culturels et ses ressources naturelles potentielles afin d’éduquer la société, de l’éclairer, et de préparer les générations futures.
Le projet est fondé sur le respect de la zone dans laquelle il s’inscrit. Les terres de production de maïs et les terres viticoles ont une importance considérable dans la zone, en termes de subsistance et d’empreinte dans le territoire. Les terres agricoles existantes sont conservées et de nouvelles sont proposées sous la forme de « fermes urbaines ».
Le système actuel d’exploitations agricoles correspond à des maisons unifamiliales voisines d’une large parcelle de terrain, et les nouvelles parcelles correspondent à des maisons multifamiliales autonomes, et sont intégrées dans le nouveau concept d’espaces publics. L’agriculture urbaine joue un rôle important dans le « reverdissement » général de la ville, en concourant à améliorer le microclimat, et contribue également beaucoup à préserver la biodiversité locale.

2008-…

Suite au concours, la ville de Poio a demandé à l’équipe de développer un nouveau concept urbain basé sur leur projet pour changer celui anciennement approuvé pour le plan général de gestion municipal.
Pour commencer, l’équipe a réadapté les limites du site afin que celles-ci permettent de créer des liaisons avec le tissu environnant et de créer de la porosité. Le programme a été adapté selon les ambitions des autorités locales et le nombre de logements a ainsi augmenté alors que les activités de service ont diminuées. La zone réservée pour un bâtiment public a été gardée ainsi que la zone pour les espaces libres et verts. La relation entre espaces privés et publics, la densité/concentration de la zone bâtie a été conservée afin de libérer le sol pour les espaces ouverts proposés lors du concours. Ainsi le projet prévoit une zone de contact avec la voiture qui ensuite se dissout et se transforme en un quartier où il n’y a pas de voitures et où les personnes peuvent se déplacer à pieds et avoir une relation perméable avec l’environnement et la complexité rurale du site. L’utilisation des fermes urbaines/jardins potagers a également été retenue par la municipalité comme une nouvelle façon de gérer les espaces verts dans les zone péri-urbaines. Les potagers sont destinés à la location (pour les résidents locaux), gérés par la municipalité.
Cette question des espaces potagers a été largement discutée parce que dans le cas où ces parcelles ne fonctionneraient pas en tant que terres cultivables, la municipalité souhaitait une certaine flexibilité afin d’en changer l’usage. Ainsi le projet définit ces zones comme terres cultivables en usage principal tout en permettant d’autres utilisations au cas où la première ne cadrerait pas pour certaines raisons.
Le plan de gestion municipal a été approuvé en juin 2014.
La deuxième étape, en cours, est le projet urbain détaillé de la zone.