Bastion habitable

1996
L’organisation générale consiste en une première ceinture extérieure formant un « mur-bastion » constitué de logements bas. L’alternance des parties saillantes et rentrantes génère des espaces de transition, semi-publics, entre l’intérieur de l’îlot et son environnement. De multiples vues sur tout le site sont ménagées par les petits immeubles de trois étages, composés de cubes combinables horizontalement ou verticalement et dont l’échelle et les matériaux se conforment au caractère semi urbain du site. Leurs angles forment des serres qui agissent comme de grandes lanternes, apportant lumière aux logements pendant l’hiver.
A l’intérieur de ce mur bastion, dont les couleurs se déclinent des tons chauds (sud) aux tons froids (nord), une autre organisation se déploie autour d’un parc, définissant de nouvelles relations spatiales entre intérieur et extérieur.
Comme négatif des bâtiments, ce sont les vides paysagers et piétonniers, qui les séparent, qui créent la qualité de l’espace semi-collectif.

1997-1999
Le projet de Kareoja suscite l’enthousiasme du jury qui y note le travail d’intégration dans le site et l’innovation typologique ainsi que le réalisme concernant la faisabilité des bâtiments et les coûts de maintenance.
Dans son passage à la réalisation, le projet, malgré des contraintes difficiles, réussit à conjuguer haute qualité spatiale et paysagère. Grâce à la fois à sa flexibilité et à sa détermination, Kareoja parvint à conserver l’essentiel de l’idée initiale bien qu’il n’ait dessiné qu’une partie de ce qui était initialement prévu. En effet, le développeur souhaitait faire travailler son propre architecte. Pendant le processus, un arrangement a été trouvé : Kareoja s’est vu confier le dessin des façades de l’ensemble, indispensables pour maintenir l’idée principale de mur-bastion et la déclinaison des couleurs.

1999-2000
L’ensemble de logements est achevé en 2000, soit trois ans après les résultats du concours, et la réalisation est finalement assez conforme au projet. Un élément supplémentaire a été apporté au mur bastion : une bande de couleur changeante. Une fois terminé, cette bande forme un travail artistique sur presque un demi-kilomètre de long, en traversant l'ensemble du spectre de couleurs, avec les couleurs chaudes situées au sud et les froids au nord. La coloration a été réalisée sans coûts supplémentaires grâce à l'utilisation de couleurs en stratifié haute pression standard. Malgré le caractère monolithique global de l'îlot, chaque bâtiment possède son propre caractère lié à une couleur spécifique.