CULTURE URBAINE / URBAN CULTURE

Lille (FR) - Mention Spéciale

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Représentant d’équipe: Clément Devignes (FR) – architecte
Associés: Guillaume Anrys (BE), Dominique Lerche (FR), Antoine Muller (FR) – architectes

47 rue Jean Prouvé, 59000 Lille (FR)
+33 752 677 257 – cultureurbaine.urbanculture@gmail.com – cultureurbaine.urbanculture.tumblr.com

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D. Lerche, C. Devignes et G. Anrys

 

INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours ?

C’est la rencontre de deux jeunes agences lilloises : l’atelier TAG d’une part et ‘GUILLAUME ANRYS ARCHITECTE’ d’autre part ainsi qu’un architecte supplémentaire, avec l’envie commune de travailler sur l’échelle de la ‘Métropole Européenne de Lille’. L’équipe est ainsi composée de quatre architectes : Clément Devignes, Dominique Lerche, Guillaume Anrys et Antoine Muller. Nos parcours nous ont permis de travailler à Lille (FR) mais aussi Tournai (BE), Melbourne (AUS) et Rotterdam (NL). Nous souhaitions tirer profit notre connaissance du territoire Lillois et de nos expériences internationales pour répondre à ce concours. Nous développons une approche engagée et responsable. Passionnés par l’univers urbain, notre ambition est de questionner la ville et ses processus de conception.

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question centrale de la session : la place des activités productives au sein de la ville ?

Dans le contexte du quartier des ‘Bois-Blancs’ et de la question de la ville productive, nous avons choisi d’aborder le sujet par la culture plutôt que la production. Nous souhaitons proposer un développement de la ville plus en lien avec son environnement. CULTURE URBAINE est une vision de la ville et de la production cyclique et durable, opposée au modèle industriel linéaire et consumériste du XIXème et XXème Siècle. Une manière de questionner la relation au travail, la transmission des connaissances via l’art et l’artisanat et la place de l’habitat. Ce sont donc à la fois des lieux du travail qui sont repensés; ils sont ouverts, mutables, hybrides. Mais aussi les lieux de vie qui peuvent eux aussi contenir des espaces de travail pour favoriser les initiatives personnelles. Ainsi que l’espace public entre lieux de travail et lieux de vie, ils sont ouverts, fluides et poreux pour favoriser les échanges, la rencontre et l’innovation. Nous avons choisi de créer des synergies dans le quartier. En s’inscrivant dans le territoire métropolitain fait de pôles d’excellence pour de nombreux domaines, nous proposons que le quartier des ‘Bois-Blancs’ deviennent un pôle d’excellence pour la construction de la ville du XXIème siècle. En lien avec ‘Euratechnologies’ et le port de Lille, de nouveaux lieux de recherches et de production sont développés sur le site ‘Boschetti’ et de nouveaux modèles architecturaux mixtes entre activités et logements sur le site de la piscine ‘Marx Dormoy’.
 

 

3. Comment la problématique et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?

L’île des ‘Bois-Blancs’ est un quartier au fort passé industriel. Aujourd’hui, encore, l’activité du port de Lille et ‘Euratechnologies’ ; pôle d’excellence pour les entrepreneurs du numérique constituent deux activités importantes dans le quartier. C’est donc assez naturellement que le sujet de la ville productive y trouve écho. La synergie de ces activités avec le développement de l’artisanat permet de créer un nouveau pôle d’excellence pour la construction de la ville du XXIème siècle dans la métropole. Le quartier dispose également d’un patrimoine construit à valoriser qui peut être le support de nouvelles activités. La piscine ‘Marx Dormoy’, d’un côté, lieu emblématique pour les Lillois, le programme de la piscine disparaît mais nous préservons sa vocation d’espace public. Elle devient une halle, plateforme d’échange connectée à son nouveau quartier et à la ville. Le site ‘Boschetti’, de l’autre côté, sa friche industrielle témoin du riche passé du quartier, est transformée en campus de recherche, d’innovation et formation, lien physique et social entre le quartier existant et les halles créatives au Sud.

 

 

4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?

Nous n’avions pas encore abordé le sujet de la production en ville de cette manière. Cependant, au travers, de projets d’urbanisme ou d’architecture, nous avons l’habitude de questionner les sujets d’activités, de mixité et de production. Nous aimons provoquer la mixité des programmes dans notre travail, nous avons pris conscience que les modes de vies évoluent. La ville doit être le support mais aussi favoriser ces mutations. Pour développer le projet, nous avons convoqué de nombreuses références constituant le patrimoine lillois. Ainsi, les maisons de type ‘1930’ ont été une source d’inspiration, ces logements ont façonné la ville à grande échelle. Nous proposons leur interprétation contemporaine par la maison de type ‘2030’. Les grandes usines et leurs toitures typiques en shed, image du passé industriel de la région nous ont également permis d’appréhender l’échelle du quartier et l’articulation avec la petite échelle de l’habitat. D’autres références, questionnant le rapport à l’eau ou la production industrielle dans des villes comme Amsterdam, Venise, New-York ou encore Porto ont nourri la réflexion sur le quartier.
 

 

5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?

Outre un phasage de l’opération, nous pensons que la mixité des fonctions et l’inscription des idées à des degrés et échelles différentes permettent d’introduire le dialogue avec l’ensemble des acteurs et habitants. Les idées ouvrent le champ des possibles et posent les fondements d’un dialogue. Dans leur formalisation, les constructions proposées sont hybrides et disposent d’une très grande mutabilité. A l’image des constructions industrielles du XIXème et XXème siècle, elles pourront voir leurs usages évoluer avec l’aménagement et les orientations urbaines futures du quartier. Chaque bâtiment hybride constitue une cellule autonome d’un système ouvert.

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?

Effectivement, c’est une première pour tous les membres de l’équipe. Nous aimons cette idée de filiation qu’offre Europan, de permettre à de jeunes agences, comme nous, d’explorer les questions urbaines, de partager notre vision de la grande échelle et de l’évolution de la ville. Nous pensons que la visibilité offerte par Europan, ainsi que les rencontres qui suivent le concours, devraient être des moments privilégiés. Ils nous permettront de renforcer encore notre connaissance du sujet et du quartier. Nous souhaitons que les idées de CULTURE URBAINE puissent se concrétiser par la construction d’espaces publics ou de bâtiments.