Initiate resilience
Huy (BE) - Mention Spéciale
DONNÉES DE L’ÉQUIPE
Représentant d’équipe : Benjamin Froger (FR) – architecte
Associés: Fanny Costecalde (FR), Guillaume Wittmann (FR) – architectes
éjo. coopérative d’architecture
71 boulevard Barbès 75018 Paris (FR)
+33 680827393 – ejo.cooperative@gmail.com – éjo-cooperative.com
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G. Wittmann, F. Costecalde & B. Froger
INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours ?
Notre collaboration est effective depuis plusieurs années. Elle s’est établie naturellement et relève maintenant de l’évidence. Les projets ou concours réalisés ensemble au fil des années, notamment Europan 12, nous ont confortés quant à la constitution de notre équipe, née d’un partage de références et d’un regard commun sur notre discipline.
2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question centrale de la session : la place des activités productives au sein de la ville ?
Huy, la ville d’études, a longtemps accueilli une activité florissante et variée, ponctuant la vallée du Hoyoux d’installations relativement importantes en termes de surface, d’emploi, de renommée… Si la plupart du bâti, témoin de cette époque prospère, n’a pas subsisté, ce passif est justement remarquable par le vide qu’il a généré dans la ville au fil de son extinction. Notre projet s’appuie avant tout sur ce patrimoine, et intègre son impact sur l’environnement, que celui-ci ait été positif ou néfaste, pour réamorcer la production au sein de Huy, et à plus grande échelle le long de sa vallée. Sur le site restreint, au sol largement pollué, nous avons souhaité préserver le bâtiment majeur en y injectant un programme mixte : laboratoire et logements en lien avec l’hôpital, et laissant place à un espace public dégagé et polyvalent, capable d’accueillir des activités culturelles et sociales, et d’exprimer le caractère « productif » des nouveaux équipements qui l’entourent.
3. Comment la problématique et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?
Le titre du projet fait référence à la définition écologique du terme “résilience“, ou comment un écosystème parvient, de lui-même, à récupérer un fonctionnement dit normal, et ce de manière autonome, avec ses propres ressources. Notre travail a ainsi débuté par un recensement précis des établissements passés ou présents implantés dans la vallée le long du Hoyoux ; sidérurgie, papeterie, scierie, viniculture, nucléaire… Une partie de ces activités subsistent, d’autres n’ont plus du passé que le savoir-faire, et certaines, disparues, se manifestent encore par leur impact nocif à long terme sur l’environnement. Le projet que nous proposons fait naitre son activité première d’une interaction entre les potentiels cachés du site et les actions nécessaires à la réparation des préjudices du passé. Initier la résilience…
4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?
Notre participation aux éditions précédentes a été l’occasion d’amorcer cette réflexion sur l’inventaire et l’utilisation des ressources existantes d’un site comme origines de nos intentions de projet. Cette proposition a été l’occasion de développer ce travail de recherche. Celle-ci consiste à privilégier l’identification de points d’interventions ponctuels, mesurés et ajustables, à une planification globale et uniforme. Ces “ponctuations“ constituent par leur interaction et leur complémentarité le support d’activités productives dépendantes les unes des autres. Nos projets références présentent souvent cette recherche d’une intervention mesurée, considérant que le rayonnement du projet n’est pas fonction de sa dimension construite.
5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?
Il nous plait à penser que notre participation à un projet urbano-architectural peut constituer uniquement l’amorce d’un processus à long terme, jamais figé. Cette considération se reflète dans nos projets, souvent composés d’un maillage d’interventions à petite échelle. La notion de « mesure », évoquée précédemment, rejoint alors la réalité temporelle et financière d’un processus concret. Il s’agit d’initier par une démarche progressive un développement continu et potentiellement infini. Nous avons donc par ce projet réfléchi à une notion de ville Productive et Adaptable en proposant des « temps 1 », des impulsions pour des développements à venir et un phasage par site. Ce temps long permet d’absorber les enjeux de dépollution des sites avant toute intervention bâtie et les demandes ou évolution du programme d’une maitrise d’ouvrage potentielle.
6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?
Notre équipe a été récompensée de la mention “runner-up“ lors de Europan 12, pour un projet sur le site de Porto Brandão (PT), situé sur la rive Sud du Tage, face à Lisbonne. A l’issue de cette édition, une session de travail avec les équipes primées a été initiée par la municipalité, suivie d’un contrat pour une étude de faisabilité urbaine en réponse aux enjeux initiaux. Dans l’objectif de valoriser notre travail, nous espérons que les suites données à cette présente édition puissent mener à une mission complète, et ce malgré la difficulté à désigner maitre d’œuvre une équipe lauréate d’un concours d’idées.