Révéler la ville : la Telhu'halle

Port Jérôme sur Seine (FR) – Mention Spéciale

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Représentante de l’équipe : Kevin Viel (FR) – architecte ; Associées : Florence Vita (FR), Julie Heathcote-Smith (FR), Julien Oblette (FR) – architectes ; Caroline Lluch (FR) – achitecte urbaniste

81 avenue de la Republique, 93300 Aubervilliers (FR)
+33644873737 - viel.archi@gmail.com 

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K. Viel, F. Vita, J. Heathcote-Smith, J. Oblette & C. Lluch


INTERVIEW

1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours?

Les membres du collectif TZ ont fait connaissance à l’école d’architecture de Toulouse en 2010. Dès les premiers travaux réalisés en tant qu’étudiants, nous avons eu l’envie d’aller plus loin dans nos démarches, et dans nos analyses et réflexions sur la ville, l’espace habité et l’objet architectural. Depuis ces premières rencontres et à travers les multiples voyages vécu ensemble, nous nous sommes formés dans différents domaines : l’urbanisme, la recherche, le chantier, le patrimoine, la scénographie, l’architecture d’intérieur, l’économie de projet ou la photographie pour nourrir le collectif et nos projets.

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question centrale de la session : la place des activités productives au sein de la ville ?

La question de la productivité pour la ville de Port-Jérôme-Sur-Seine nous semblait à la fois évidente mais très particulière. Dans sa nature, Port-Jérôme-Sur-Seine est une ville productive : un bassin industriel attirant des milliers de salariés bien au delà du territoire de l’agglomération. Or, le rapport qu’entretien la ville avec sa productivité est linéaire et scindé par une limite physique et immatérielle – d’un côté le travail, la productivité, soit l’usine - de l’autre côté l’habitat, les loisirs, la ville. Le projet s’attachait à transformer ce système de production linéaire en une structure de production circulaire basée sur des usages préexistants et établis dans la culture de la ville.

 

3. Comment la problématique et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?

La mutation du site est intrinsèquement liée à la productivité et l’économie de la ville. Avec l’évolution de l’usine, de nouveaux territoires s’ouvriront à la ville jusqu’à la Seine dans un cycle long. Aujourd’hui, dans des cycles plus courts, la limite entre ville et usine doit être épaissie, investi et exploitée pour requalifier l’image de Port-Jérôme-sur-Seine et donner du sens aux futurs développements à l’emplacement de l’usine.

 

4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?

Sans traiter directement le concept de ville productive, chacun d’entre nous, à travers nos études et nos expériences professionnelles, a été amené à travailler sur des questions d’infrastructure, d’image de ville, de mutation programmatique, urbaine et paysagère posant ainsi les questions : comment un bâtiment phare peut requalifier et redonner l’image à une ville en mutation, comment la requalification d’une place publique peut redonner du sens à son histoire et a toute une partie de la ville, comment partir d’une trame forte liée au site pour organiser et dynamiser un projet (voir le travail de trame de Aldo Van Eyck), comment faire rentrer le paysage dans une zone urbaine. Les multiples références apportées à notre travail partagent ces questions et tâchent d’apporter une réponse juste, sensible et à l’échelle. Ces références peuvent venir de loin, par exemple un espace public à la fois intérieur et extérieur qui a la capacité de modifier tout un quartier, tel le SESC Pompeia à Sao Paulo de l’architecte Lina Bo Bardi ou peuvent être très locales, ancrées dans l’histoire du site faisant preuve d’espaces qualitatifs dans ce contexte très particulier, tel le parc du Telhuet du paysagiste Samuel Craquelin.

The Telhuet Parc  / Samuel Craquelin
Sketch of the Sonsbeek pavilion / Aldo Van Eyck 
Sesc Pompéia / Sao Paulo / Lina Bo Bardi   

 

5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?

Le projet cherche à prendre en compte le phasage complexe d’une opération sur le site de Port-Jérôme-Sur-Seine. Dès la première visite, les collectivités locales soulignaient certaines parcelles à libérer d’ici deux, trois quatre ans – ceci à une échelle très locale et avec des conséquences et des bénéfices à très court terme pour et avec les habitants de PJ2S. Ces envies et temporalités étaient contrastées avec un constat plus large, voir mondial, qui assume que la pétrochimie évolue et doit évoluer dans le futur, et que les terrains de Port Jérôme aussi. Le projet tâche de prendre en compte ces deux échelles, ces deux ambitions, ces deux nécessités : comment traiter l’entrée de ville et l’image de la ville dans un premier temps, pour donner les moyens à la ville de se développer par la suite.

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?

C'est la première fois que le collectif TZ est primé à Europan. Pour notre équipe, le concours Europan regroupe la multiplicité des échelles et se confronte, à travers le projet urbain et architectural et la fabrication de la ville, à des problématiques actuelles et réelles. Ces principes représentent pour nous les valeurs que nous voulons transmettre à travers notre travail et permettent de concrétiser les projets et futurs projets de notre collectif.

 

IDENTITÉ DE L'ÉQUIPE

Agence :
Fonctions : Architecture, Urbanisme
Âge moyen des associés : 27 ans

L’équipe a-t-elle, ensemble en totalité ou en fragments, conçu, voire réalisé, des projets et/ou gagné des concours ? Si oui, lesquels ?

Depuis leur rencontre à l’école d’architecture de Toulouse en 2010 les membres du collectif TZ ont régulièrement travaillé ensemble dans le cadre universitaire avec notamment des projets de fin d’étude sur la restructuration de la commune de Carbonne ou sur la revalorisation paysagère du port de l’Arsenal et de la place de la Bastille. Par la suite certains projets sur des problématiques connexes d’innovation et de réemploi ont été monté à travers une marque de mobilier COQ, des tabourets et tables en bois, réalisés par découpe numérique et assemblés sans colle ni vis. En parallèle chacun des membres a réalisé en collaboration avec des agences françaises des projets d’équipements publics, d’enseignement et de formation, des logements, de l’hôtellerie et des études urbaines.