La Fourmilière
Toulouse (FR) - Mention Spéciale
DONNÉES DE L’ÉQUIPE
Représentant d’équipe: Arnaud Jouanchicot (FR) – architect Associée: Hélène Grosdidier (FR) – architecte
16 avenue du Golf, 44510 Le Pouliguen (FR)
alloheno@gmail.com – studioheno.com
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H. Grosdidier & A. Jouanchicot
INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours ?
Nous nous sommes rencontrés il y a 4 ans lors de notre année d'échange universitaire à Hanoi (Vietnam). C’est durant cette année que l’on a commencé à travailler ensemble sur des projets étudiants et des concours. Tous les deux étant intéressés par les problématiques urbaines, c’est alors naturellement que l’on a décidé de participer à Europan.
2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question centrale de la session : la place des activités productives au sein de la ville ?
Chaque jour nos villes grossissent, leurs réseaux s’étoffent et les nouveaux habitants affluent. L’étalement urbain a largement montré ses limites, or on continue d’établir de grandes distances entre le lieu où l’on travaille et le lieu où l’on habite. La fourmilière traite de la capacité des villes à se construire sur elles-même, à puiser dans leurs ressources existantes, dans une logique de résilience et de complémentarité, en proposant une stratégie d’hybridation pour concilier lieux de travail et de vie. L’ancienne notion d’espace productif est réinventé pour faire émerger de nouvelles formes urbaines et humaines : “hurbaines”.
3. Comment la problématique et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?
La ville renouvelée, diverse et évolutive, est ici une solution pour prévenir un modèle commercial contemporain montrant des faiblesses, et ouvrir de nouvelles perspectives et alternatives urbaines. Il s’agit ici d’anticiper de futures friches commerciales (à l’instar des friches industrielles) et d’organiser le développement de la ville de façon durable en conciliant l’accueil des citoyens, des activités et des mobilités dans une garantie équitable de qualité de vie. L’idée est de profiter de l’attractivité des grosses enseignes déjà présentes, en y associant progressivement des activités à dimension locale et préparer un cadre propice à l’installation de nouveaux résidents.
4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?
Oui car nous avons tous les deux orientés nos projets de diplômes sur les opportunités offertes par la ‘ville périphérique’, composées en majorité de zones productives, d’infrastructures et de friches. Europan était donc la suite logique et l’opportunité de synthétiser nos idées. De manière générale notre réflexion prends source dans nos expériences et recherches personnelles, notamment sur la ville asiatique (nous vivons au Vietnam depuis 2 ans) qui excelle en matière de superposition des usages et de mixité fonctionnelle. Aussi nous attachons un intérêt aux travaux du Grand Paris (agences Secchi Vigano, Jean Nouvel et FGP par exemple), aux essais de Robert Venturi, Philippe Panerai ou encore Rem Koolhaas, et une passion commune pour la représentation graphique.
5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?
La principale stratégie a été de penser le projet comme un outil pédagogique et de communication, de manière à ce que les différents acteurs s'identifient facilement afin de faciliter les débats. C’est pourquoi nous avons choisi de conter le projet et de le représenter comme une BD. Étants architectes nous sommes autant techniciens que scénaristes, nous nous devons d’imaginer les changements de demain. Ceci étant dit nous nous sommes donnés 3 impératifs pour faciliter les négociations entre acteurs: 1 - Observer, relever et représenter le site de manière méticuleuse. 2 - Imaginer et raconter les interactions entre usagers actuels et futurs. 3 - Penser le scénario dans le temps avec des opérations réalistes à juste échelle.
6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?
Oui, c’est la première fois que nous sommes primés à Europan, mais on espère que ce ne sera pas la dernière ! Cette expérience ne fait que confirmer notre engagement personnel sur les problématiques et les challenges que notre génération rencontre. Nous allons continuer de s'investir et d’engager des discussions avec les acteurs de nos territoires afin d’explorer de nouvelles manières de faire la ville.