La ville comme organisme vivant

PORTRAIT D'ÉQUIPE

VIDEO (par l'équipe)

INTERVIEW
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1. Comment s’est constituée votre équipe à l’occasion du concours?
Nous sommes issu.e.s des mêmes formations d’architecture et d’urbanisme en France, avec le master EVAN (Entre Ville Architecture et Nature) de l’ENSACF et le DSA d’architecte-urbaniste de l’Eav&t de Paris-Est. À côté de nos collaborations au sein de différentes agences d’architecture et d’urbanisme, en France et en Suisse, nous collaborons ensemble depuis 2017 sur des projets de recherche (incluant un livre en préparation: « l’habitat rural et de demain »), et portons des engagements communs envers l’autonomie des territoires, la revitalisation du patrimoine bâti et paysager, les low-tech et le projet collectif. Notre collectif, Atelier Observare, regroupe trois architectes, urbanistes et artistes polymorphes. Elle s’ouvre à diverses disciplines telle que les sciences sociales, l’étude du vivant, l’art et la philosophie, estimant que le projet s’élabore par le recroisement d’idées. Europan était pour nous une opportunité pour explorer par la pluri-disciplinarité de nouvelles manières de faire le projet et de penser la ville.

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question de la session sur les Villes vivantes ?
Il faut dépasser les clivages ville-campagne et la pensée de la ville-nature qui amène seulement à « faire rentrer de la nature en ville », pour aller bien au-delà : réintégrer la civilisation humaine au sein même des équilibres naturels, en pensant la structure urbaine comme si la ville était un organisme vivant. Tout comme un organisme vivant ne peut pas vivre sans les ressources de son milieu de vie, le squelette d’un quartier doit s’enraciner dans les ressources de son territoire. C’est à l’échelle du territoire que le sens du projet se joue. Pour nous, le quartier de Geyisried est comme une « tortue à l’adolescence »  qui n’a pas terminé sa croissance et manque d’autonomie pour survivre. Outre la tête (la place d’Orpond), la colonne vertébrale (le boulevard), la queue (la zone d’activité) et les cellules (les coopératives de logement), il lui manque un exosquelette : une ceinture piétonne et cyclable qui connecte les espaces verts et les programmes publics existant du quartier, et qui connecte par un schéma de rayonnement le quartier à son territoire, sa forêt, ses jardins ouvriers, son lycée, son biotope « marais de Mâche ». Une fois le squelette mis en place, les écailles peuvent muter au cas par cas, en passant d’une logique monofonctionnelle à une logique plurifonctionnelle, soit de la barre au « U », accueillant ainsi une plus grande variété de typologies de logements (donc de profils habitants) et des espaces semi-publics de rencontre, d’échange et de travail.