The Cure

Limoges (FR) - Mentionné


Portrait d'équipe

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Associatés: Félix Roudier-Canler (FR), Victor Dussap (FR), Marc Viaud (FR)Nathanaël Pinard (FR) – architectes

Collectif Carré Noir
+33 6 48 54 05 51
48 rue des Grilles, Pantin 93500
contact@collectifcarrénoir.com

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PORTRAIT D'ÉQUIPE

VIDEO (par l'équipe)

INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours?
Nous sommes tous d’anciens camarades de promotion de l’école d’architecture de Clermont-Ferrand. Trois d’entre nous ont également effectué un Erasmus ensemble, à Barcelone. Une fois diplômés, nous avons rapidement choisi, en parallèle de nos pratiques salariales en agence, de répondre ensemble à des concours dans l’optique de fonder un collectif d’architecture. Notre formation nous a fortement sensibilisé aux enjeux de gouvernance territoriale et à l’intérêt de développer des processus de genèse urbaine innovants. L’Europan semblait donc être un parfait jalon dans notre développement. 

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question de la session sur les Villes vivantes ?
Nous avons proposé une approche conceptuelle de la ville de Limoges en tant qu’organisme métabolique urbain, au sein duquel le site de projet constituait une synapse urbaine défectueuse bien qu’essentielle, notamment pour la reconnexion des trois pôles urbains que sont la ville-centre, la ville-route et la ville-campagne. Au-delà des problématiques évidentes de reliance et de mobilités urbaines, le site a accueilli des greffes bâties isolées et disparates formant un patchwork très hétérogène au sein d’une topographie marquée, autant de pièces urbaines à recoudre ensemble. La question du vivant, qu’il soit humain, animal ou végétal, a été réintroduit comme un élément de suture entre ces pièces, destiné à faire réémerger cohérences et pratiques urbaines. Il devient dès lors l’outil de régénération de la synapse, afin de reconnecter la ville au grand paysage limougeaud par l’intermédiaire de la Vienne en contrebas.

3. Comment les problématiques sur les vitalités métaboliques et inclusives et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?
Notre approche est caractérisée par un principe simple : la ville est autosuffisante pour sa régénération. Le projet propose ainsi de considérer l’objet territorial limougeaud comme une mine urbaine dont les ressources perdues ou inexploitées sont suffisantes pour générer par le réemploi une nouvelle urbanité, centrée autour du paysage, du lien habitant et d’une synergie entre les acteurs. Correctement phasé, ce cycle aspire les déchets produits par les opérations urbaines déjà planifiées par la ville, mais également les déchets ménagers du quotidien. Ils deviennent la matière première d’une requalification viaire et paysagère du cœur de quartier mais aussi des principaux axes routiers qui en définissent les limites, afin de répondre à la myriade de problématiques identifiées : mobilités routières invasives, absence de porosité, hétérogénéité bâtie et parcellaire, perte du lien habitant ou encore relégation spatiale et perte d’attractivité du quartier. La revalorisation foncière créée par la requalification des sols de la ville et par le réemploi permet de minimiser l’investissement public, tout en réintroduisant des séquences paysagères variées dans le tissu urbain.
4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?
Nous avons été fortement marqués par l’exposition « Matière grise » organisée par l’agence d’architecture Encore Heureux au Pavillon de l’Arsenal en 2014. La question de la gestion de la ressource y était présentée comme un élément central de l’approche du territoire, de l’architecture et de la culture humaine en général. Nous en avons tiré le concept de mine urbaine. Plusieurs projets références ont également pu accompagner notre réflexion sur un paysage générateur de cohérence et d’interactions habitantes, notamment le projet de Josep Mias dans la ville catalane de Banyoles, également centré autour de la question de l’eau dans la ville. Enfin, nos expériences personnelles dans la ville de Barcelone nous ont apporté la connaissance de l’approche urbaine d’Oriol Bohigas, un représentant du régionalisme critique catalan, qui a apporté entre autres au Modelo Barcelona la mise en œuvre d’une régénération du tissu urbain à travers un panel d’interventions mineures, qui nous a inspiré dans notre approche du cœur de quartier.
5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?
Le projet aborde la question du processus à travers deux aspects. Le premier est lié aux micro-interventions urbaines en cœur de quartier, autour d’un paysage caractérisé par l’eau de ruissellement. Il s’agissait de redonner aux Limougeauds des lieux pour flâner, pour jouer, pour retrouver une convivialité commune autour d’un ensemble de séquences paysagères destinées à accompagner la déambulation. En plus du lien habitant, la requalification du viaire ainsi obtenue permet de revaloriser le foncier existant et ainsi d’enclencher potentiellement un ensemble de réhabilitation d’initiative privée. Le second aspect est lié au processus de genèse de ce paysage en latence. Les gisements temporaires, déchets et terres issus des chantiers alentours (écoquartier des Portes Ferrées, projet d’aménagement des bords de Vienne) et les gisements récurrents liés à des initiatives habitantes permettent d’obtenir la matière première de la requalification paysagère du quartier. Le projet génère un cycle de réemploi et de cogestion/génération qui investit l’ensemble des acteurs locaux, qu’ils soient habitants, entrepreneurs privés ou publics. Cet ensemble de processus a vocation à placer l’habitant du quartier à la source des différents projets de cette acupuncture urbaine. Cette requalification doit valoriser l’identité profonde du quartier et s’appuyer sur le déjà-là. Une seconde vie est proposée sur les friches, une fois ce cycle de réemploi achevé, qui est également basée sur un ensemble de partenariats publics-privés pour impliquer les acteurs des trois différents pôles du territoire.

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?
Il s’agit en effet de notre première récompense à Europan. Nous sommes très heureux de ce bon résultat, et nous espérons que cette réussite nous permettra de développer notre collectif grâce aux suites potentielles du projet. A minima, le concours nous a déjà permis de faire converger des bases communes dans l’approche du projet urbain, et de débattre ensemble des valeurs que nous souhaitons porter dans notre pratique architecturale.

IDENTITÉ DE L'ÉQUIPE

Agence : Collectif Carré Noir – Pantin (FR)
Fonction : Architectes
Âge moyen des associés : 29 ans

L’équipe a-t-elle, ensemble en totalité ou en fragments, conçu, voire réalisé, des projets et/ou gagné des concours ? Si oui, lesquels ?
Plusieurs membres ont participé ensemble à divers concours ou appels à idées. Marc Viaud et Victor Dussap, en compagnie de l’architecte Dana Roxana Hosu, ont ainsi remporté le 3e prix pour le concours « Site Temple » organisé par ARKxSITE. La même équipe, à laquelle s’ajoute Nathanaël Pinard, a également reçu une mention spéciale pour proposition innovante dans le cadre du concours ReUse Italy « The Fallen Church ». A titre individuel, Félix Roudier-Canler a été lauréat du concours « 72h Axo Battle » de Non-Architecture, du concours « Waterless World » du même organisateur, a obtenu la mention spéciale du concours « Working From Home » et a participé à l’exposition « Et demain on fait quoi ? » au Pavillon de l’Arsenal. Ces deux dernières réussites ont été réalisées en compagnie de l’architecte Chloé Bordjah. Pour sa part, Marc Viaud a obtenu une mention honorable pour le concours du Trans Siberian Pit Stops, a été lauréat du concours ConstruirAcier et obtenu le prix français de la XXIe édition du concours Iacobus. Enfin, Victor Dussap a remporté en association avec Dana Roxana Hosu le 3e prix du concours international pour le Pavillon roumain à l’exposition universelle de Dubaï 2020.

L’équipe dispose-t-elle déjà d’un local de travail ? Si oui, description succincte :
Non. Nous privilégions le travail in-situ ainsi que pluralité des lieux afin de ne pas se cantonner à un seul espace, ce qui nous semble bénéfique pour la réflexion et la conception de nos divers projets.