IN MOTION

2015

Point de vue de l’équipe
«In Motion» est une stratégie architectonique pour une ville adaptable et autosuffisante. Une ville adaptable est une ville capable de gérer les temps de changement et de suivre la vitesse de ses habitants. Une ville autosuffisante est une ville qui pense à ses cycles de vie synchronisés avec la production de ressources.
Les deux objectifs sont appliqués à deux échelles :
- Le plan d'urbanisme : nous réduisons la couche prophylactique des chaussées en dur qui recouvrent la ville et donnons plus la priorité aux sols poreux et perméables pour récupérer le paysage culturel de la Marina de Sants sur le long terme. L'objectif est que les cycles civique et naturel passent de manière synchrone à travers le temps, parallèlement à l'apparition de vergers urbains, de systèmes de récupération et de traitement de l'eau ou à la prolifération d'écosystèmes indigènes.
- Le projet : Le bâtiment agit comme un groupe de parcelles / dalles à haute résistance de gestion municipale. Chaque plateforme agit comme une parcelle équipée avec une gestion et une reprogrammation indépendante. Les systèmes de communication de grande capacité permettent la coexistence de diverses utilisations dans tout le bâtiment en brisant le gradient vertical public-privé habituel. Les solutions constructives et matérielles surgissent comme la combinaison de l'intelligence locale pour les rendre facilement transformables et elles sont pensées pour gérer l'obsolescence des différentes couches (aménagements, façades, cloisons, etc.) qui permettent une adaptation durable et économique.

Point de vue du jury
C'est un projet clair et affirmé, qui choisit succinctement trois concepts pour structurer son architecture :
1- Le terrain de la ville doit être plus imperméable et mieux contrôlé ;
2- L'occupation et l'usage du tissus urbain peuvent être public-privé grâce à la mise en place d'infrastructures habitables solides ;
3- Différentes technologies et méthodes sont appliquées à différents cycles et temps.
Le résultat est un bâtiment / structure flexible et ouvert. Sa capacité à se dupliquer sous forme d'action est réalisable dans tout le quartier.

2016-2018
Le conseil municipal n’a pas pu confier la mission au lauréat, en raison des règles des marchés publics. En revanche, le bureau de planification stratégique de la Région de Barcelone a demandé à l’équipe de conduire une recherche sur la ville adaptable, à partir des idées primées : “Barcelona Elàstic”.
L’objectif est de proposer des idées de développement urbain novatrices pour la zone concernée, l’une des dernières non bâties, dont le profil manque de clarté, mais dont la position est stratégique dans la perspective de l’évolution de Barcelone. L’étude met au point une stratégie visant à produire un modèle de ville compatible avec les exigences et les besoins des citoyens actuels, mais aussi avec ceux de la Barcelone de demain. Les grands défis de cette étude de modélisation de la ville de demain seront de lui conférer une identité de ville tout en promouvant un urbanisme socialement et économiquement adaptable. Capable de gérer la transformation urbaine dans différents contextes d’acteurs et de ressources, en prenant en compte les moyens limités existants et en visant à réduire la consommation d’énergie. ELÀSTIC est la proposition à même de produire une ville d’identité méditerranéenne, complexe, dense et socialement active, capable de s’adapter dans le temps en utilisant des ressources au minimum et dans le respect de l’environnement.
Méthode : L’intérêt est d’ouvrir des champs de réflexion, de fournir des angles de reformulation de ce qui a été étudié. En l’occurrence, les variables Temps, Consistance matérielle et Résistance au changement du bâti ont servi de vecteurs d’analyse, dans une approche plus « chimique » que physique.
Dans une première partie sont étudiées les variables qui fixent la structure de la ville, dans une perspective temporelle, et la consolident physiquement et culturellement, à la fois à l’échelle urbaine (profil orographique, règlementations protectrices, etc.) et à l’échelle du bâtiment.
Dans une deuxième partie, une stratégie de production de la ville est proposée, sous l’égide de l’adaptabilité. À partir de l’état temporaire, sont explorées les variables qui permettraient d’accroître la résilience de la ville. Le but est de remettre en question les logiques à partir desquelles la ville est produite, et d’intégrer de nouvelles sensibilités culturelles fondées sur le métabolisme, sur les logiques de genre, ou sur les stratégies de soin.
Il a été décidé de travailler exclusivement à partir de la section offrant des possibilités d’innovation typologique. Le travail final a été présenté en 2018.