Paysage habité

1994

Le projet procède à une approche paysagiste globale, où l’«habiter» s’installe dans un espace d’intériorité, de pièces ombragées et de terrasses lumineuses, mais aussi dans chaque recoin de la ville comme les places, les rues et les jardins. Les bâtiments et le parc s sont discrètement conçus de façon à abriter un paysage, partout habité et vécu à travers cinq types de jardins différents à l’intérieur des limites du site, le long du «torrent de la rue» qui mène de la plazza à la forteresse et à différents endroits de la colline.
Un paysage singulier, où les réminiscences du voyage et les images de lieux méditerranéens lointains réapparaissent parfois.

1994-1999

Suite au concours, la ville d’Alicante a confié la réalisation du parc du centre ville, situé entre la ville historique et les murailles de l’ancien château sur un terrain de 7 hectares. Les logements sur la place Carmen ont été abandonnés et font l’objet d’un nouveau programme.
Une première étude est réalisée définissant avec le maître d’ouvrage l’étendue, le programme et le coût de l’intervention.

Cette étude place le parc dans un ensemble plus vaste, associant cette réalisation avec la dynamique de renouvellement du centre dense.

Trois grands principes sont retenus dans le projet :

- Préserver l’aspect «brut» de la colline, comme icône de la ville d’Alicante. Utiliser pour cela une végétation adaptée au site, des matériaux reprenant la couleur du rocher.
- Reconquérir ce lieu dominant la mer et le port, jusqu’à aujourd’hui délaissé, et relier par le parc les différentes parties de la ville.
- Faire des infrastructures techniques (récupération des eaux, soutènement) des lieux ludiques, jardins, esplanades, sentiers, terrasses.

Sur le plan architectural, le parc comporte 4 bâtiments : un restaurant, une cafétéria, un local de maintenance et la maison des gardiens. Les bâtiments en pierre, en bois et en béton pigmentés sont encastrés dans la pente.
Ce projet a été discuté dans ses principes par tous les acteurs de la ville et de la région.

Un récit collectif, progressivement partagé par tous, s’est peu à peu constitué qui permet la redécouverte de cette colline longtemps délaissée.
Durant la longue phase d’études, les architectes ont recherché les composantes végétales à l’échelle locale pour s’adapter à un site difficile, susceptibles de se développer avec un apport d’eau réduit, jusqu’à reconstituer peu à peu un couvert végétal pour contrer le ruissellement, fixer le sol, abaisser la température ambiante et la réflexion solaire, fertiliser peu à peu le sol.

2000-2003

Le chantier a commencé en février 2000 pour une durée de 26 mois. Il s’est déroulé dans de bonnes conditions faisant l’objet d’un soin particulier de la part des entreprises impliquées. Les architectes – étrangers – ont pu obtenir une mission complémentaire de contrôle du chantier, et ils ont été aidés par un architecte local durant toute cette phase.

Le montant des travaux s’élève 10 869 250 euros, ce qui constitue un investissement fort signifiant l’importance que la région et la ville accordent à la valorisation de ce symbole naturel au cœur de la ville.

Aujourd’hui le parc est devenu un lieu de promenade et de détente pour les habitants qui veulent profiter du calme du parc tout en ressentant la forte présence de la ville tout autour et de la mer au loin.