Skylines

Au milieu des années trente, la ville de Villeurbanne construit deux grandes tours, se dotant ainsi d’une nouvelle ligne d’horizon et d’une nouvelle identité urbaine. La proposition élargit sa stratégie en définissant une nouvelle série de lignes d’horizons urbains traversant le site du nord au sud.Ces lignes d’horizon se déploient comme de fines tranches urbaines définissant une identité composite et un mixte d’activités urbaines. C’est pourquoi la proposition s’apparente plus à un processus qu’à un projet ready-made et arrêté. Elle se développe comme une vague striée et vibrante, répondant au tissu fluctuant et hétérogène de la ville. Ses minces silhouettes procèdent d’un « urbanisme en tranches », permettant de définir des séquences diverses de lieux et d’activités. Sa structure striée tend à rediriger les flux locaux selon un axe nord-sud, répondant ainsi au souhait de la ville de créer une nouvelle liaison entre son centre et son campus universitaire. Le profil étroit de chaque tranche urbaine engendre une forme urbaine perméable réaffirmant la dimension vivante et narrative du quartier.

2004-2006

Suite au concours, la Ville a souhaité associer les deux équipes primées et une troisième présélectionnée au développement du projet dans le cadre d’une démarche expérimentale collaborative (workshops concepteurs) et participative (ateliers thématiques avec les habitants) encadrée par l’agence d’urbanisme assistée d’un consultant en démocratie participative.
Le processus a été rythmé par une série de workshops avec les 3 équipes et d’ateliers de concertation thématiques avec le groupe ressources. Plusieurs étapes se sont succédées alternant phases d’évaluation comparatives des propositions, travail individualisé par équipe en fonction des thèmes retenus, phase d’échange et de consensus. Les équipes ont élaboré en commun un projet de référence (masterplan), chacune approfondissant une recherche typologique plus spécifique sur l’un des trois îlots de l’opération.
Le projet procède à une recomposition d’ensemble de l’îlot organisant des liaisons entre les différents secteurs pour mieux les fédérer autour d’une petite centralité de quartier avec la création d’un parc paysager et l’implantation d’un équipement pour la petite enfance. La trame viaire carrossable est limitée à 2 voies et complétée par un petit réseau de cheminements doux en liaison avec le tissu existant. Le projet joue sur la fragmentation des formes et l’ouverture des îlots. Il propose de décliner différentes typologies innovantes d’habitat, du petit collectif à la maison de ville. La densité résidentielle initiale est maintenue, l’une des principales vertus de la démarche et du projet ayant été de démontrer qu’elle n’était pas incompatible avec les objectifs de diversité typologique et architecturale, d’équilibre entre espaces construits et végétalisés et de qualités d’usages et d’ambiances des espaces publics et privatifs recherchés.
L’équipe Muoto a pu développer son idée première d’un outil alternatif au plan masse, qui consistait en une série de coupes urbaines appelées « skylines » montrant des assemblages possibles d'habitat et d'activités complémentaires ; les différentes coupes permettant d'amplifier les variations de hauteur dans l'horizon bâti du quartier. Cette idée a évolué à travers un prototype d'habitat qui associait la densité du collectif avec les qualités de l'individuel. Sa particularité était de créer une ligne d'horizon crénelée, semblable à celle du concours. Dans le processus de consultation publique, ce prototype a démontré l'intérêt d'introduire de nouveaux outils de réglementation capables de générer des variations de gabarits.