Sols mobiles

Point de vue de l’équipe

Le changement climatique accentue les crues torrentielles et l'érosion des sols, amplifiant la sédimentation dans la plaine. Le projet profite des inondations pour récupérer les limons de l'Isère et produire une couche arable locale, utilisée pour végétaliser le centre-ville. Un nouveau métabolisme territorial est ainsi mis en place par transfert de matière organique.
Ce métabolisme s'appuie sur quatre figures paysagères : le marais sédimentaire, paysage humide qui permet à la vase de se déposer ; les avenues forestières, parcours historiques qui rafraîchissent et dépolluent la ville dense ; les traversées forestières, réseau de jardins reliant la plaine et les collines ; et les boucles archéologiques, parcours narratif sur les traces des anciens méandres de l'Isère, offrant une scénographie du risque.

Point de vue du jury

L’équipe argumente sa proposition dans une longue durée en considérant la fonte des glaciers déjà à l’œuvre, les futures carences en eau et le bouleversement des dynamiques sédimentaires à l’échelle du bassin versant. Armée de ce scénario prospectif, elle regarde le site depuis le lointain et cherche de nouvelles représentations pour faire exister le parc des boucles de l’Isère. Le jury a distingué cette proposition pour son originalité et sa capacité à conceptualiser et mettre en récit un territoire qui continue à se transformer avec et par ses sédiments. Le projet présente par ailleurs de grandes qualités quant au travail sur les sols, l’eau et le végétal.