Topographie urbaine

2001

Pour les lauréats, un processus de conception flexible et une grande qualité de résultat sont impossibles à obtenir si l’espace urbain était simplement perçu comme un plan au sol. Leur plan apporte la densité de population et la lumière suffisante pour tous les appartements en générant un site « noyau », id est une limite architecturale maximale. Dans cette méthodologie, les limites sont supprimées du volume de construction maximal (aire x hauteur) pour s’assurer que la lumière du soleil atteigne les façades voisines. Autrement dit, qu’elle rende possible de remplacer les techniques traditionnelles de la conception urbaine par une solution personnalisée tridimensionnelle.
La différence entre le volume maximum calculé et la densité autorisée donne une flexibilité maximum dans l’emploi de la surface efficace de la zone, rehaussant ainsi la qualité des sites adjacents. Le programme aménage les abris du tram en utilisant la méthode tridimensionnelle, en déplaçant ainsi le caractère du site vers une configuration de « centre commercial ».
La ville elle-même est visible sous forme de silhouette, où s’alignent les maisons et les « canyons » que forment les rues. Les maisons sont les montagnes artificielles de ce paysage urbain. Le réseau intérieur des chemins, les effets de l’espace extérieur sur l’espace intérieur, et l’exposition à la lumière, exigée pour les pièces centrales, modèle des canyons et forme des places à l’intérieur du « noyau », des lieux où la vie privée et la vie publique réussissent leur rencontre. Les zones résidentielles sont positionnées sur les surfaces les plus en vue du noyau. Les riverains qui rentrent chez eux, dans leur appartement, ont l’impression d’entrer dans leur maison comme si elle donnait directement sur la rue.

2001-2010

Suite au concours, Mischek Bauträger, le propriétaire du site et le promoteur immobilier ont demandé une nouvelle étude avec un changement de pourcentages mixant logements et commerces.
L’entreprise s’est spécialisée dans les projets de maisons résidentielles et, de ce fait, souhaitait au moins 80% de logements et 20% de commerces, à comparer à la mixité du concours, avec 30% de logements, 30 % de commerces et 40% d’usages flexibles. Cela impliquait une modification du concept du concours, ce qui a débouché sur la création d’un anneau extérieur de logements et d’un noyau central  d’activités de commerce de détail reliés par un vide qui évolue (comme le projet du concours) à partir des exigences d’exposition à la lumière des espaces intérieurs et des voies d’accès, et des effets internes de l’espace extérieur.
Une nouvelle stratégie de zonage a été développée pour le site, recourant à une nouvelle méthode en accord avec le processus de zonage : cette stratégie définit un volume maximal correspondant au projet du concours. Cette méthode de zonage est un très bon moyen de garantir la flexibilité dans un volume maximal, en incluant un pourcentage prédéfini d’espaces libres.
En 2006, en raison de plusieurs problèmes que les développeurs ont eu avec la mixité des usages, le projet a dû être modifié. Un des plus grands problèmes était qu’ils n’étaient pas autorisés à financer les infrastructures de commerces de détail avec des fonds publics pour le logement social. Cela a conduit à une réduction des services publics et seuls les espaces collectifs et une crèche ont été maintenus. D’autre part, des appartements pour du logement temporaire ont été ajoutés en tant que lien entre les deux développeurs. Le projet du concours a réagi à la baisse de programme public en réduisant et réorganisant « les canyons et les places » en des atriums publics clairs.

Oct. 2011 - Nov. 2013

Hormis quelques ajustements de mise en conformité avec le droit de la construction et d’autres réglementations telles que pour les personnes handicapés, le projet final n’a pas connu de changements radicaux. Lorsque les négociations ont débuté, comme prévu l’entreprise de construction et autres « forces » ont essayé de revoir le projet à la baisse autant que possible. Après de nombreux calculs et discussions, l’équipe a démontré qu’elle était capable de maintenir tous les éléments essentiels tels que les énormes atriums et tous les espaces communs. Leur concept était en mesure de prendre en compte les exigences d’éléments standardisés en béton et autres préfabriqués sans affectation grave ou perte de la qualité d’origine du projet.
Les zones commerciales ont été converties en zones résidentielles dans le cadre de la planification : aujourd'hui, il y a une crèche et de nombreux espaces communs (cuisine partagée, laundry, aires de jeux, terrasse sur le toit, etc) tissés dans l'atrium intérieur, qui agit comme une ville miniature, offrant un accès direct aux 187 appartements. Les appartements eux-mêmes sont très diversifiés en termes d'organisation : certains disposés sur plusieurs étages, d'autres avec des puits de lumière, tous avec fenêtres donnant sur l'atrium et une terrasse permettant de tourner autour à l'extérieur.