pour aller plus loin

lexique E17

BIFURCATION ÉCOLOGIQUE

La transition écologique est définie comme « une « évolution » vers un nouveau modèle économique, écologique et social, un modèle de développement durable ». Mais en réalité elle ne peut se faire sans une série de bifurcations radicales, de cheminements alternatifs à travers une série d’expérimentations qui renouvellent nos façons de consommer, de produire, de travailler, de vivre ensemble, mais aussi de penser - sans les opposer - le lien nature/culture pour essayer de répondre au changement climatique, de la rareté des ressources, à la perte accélérée de la biodiversité et à la multiplication des risques sanitaires environnementaux et des fortes inégalités.

PERMETTRE L'INCLUSIVITÉ

Le fait de concevoir des lieux qui permettent d’inclure tous les types d’humains et de choses ou d'idées et de traiter chacun de manière juste et égale. Pratique ou politique consistant à offrir un accès égal aux opportunités et aux ressources aux personnes qui pourraient, sans cela, être exclues ou marginalisées.

PROJET LOCAL/TRANSLOCAL

Un projet « local » est défini par ses frontières physiques ou géographiques. Un village est un exemple du « local », généralement défini par son aire d’implantation. Alberto Magnaghi a ravivé l’idée d’un projet local, plus attentif aux identités et aux lieux ; ce projet consisterait en l’établissement d’un nouveau « pacte entre les acteurs locaux », afin d’obtenir valoriser le patrimoine et préserver l'environnement (viabilité environnementale), essentiellement pour garantir le renouvellement des caractéristiques territoriales (viabilité territoriale). Mais la définition du « local » est questionnée, car, selon certains, elle réduit les réalités d'un monde plus globalisé, dont l’interprétation serait plus juste à travers la notion de translocalité. Le « translocal » est une variété de processus durables, ouverts et non linéaires, produisant des interconnections étroites entre les différents lieux et personnes. Ces interconnections et les différentes formes d'échange sont créées par des flux et des réseaux migratoires qui sont constamment remis en question et remaniés.

RÉGÉNÉRER LES MILIEUX HABITÉS

« Régénérer les milieux habités, c’est prendre soin de ces environnements qui mixte l’écologique et le social : insister sur ce qui est entre les choses et les êtres comme sur ce qui devient ; c’est recycler, dépolluer, vivifier, économiser, diversifier, prendre soin, s’adapter et recréer. » Chris Younes

APPRÉHENDER LES RISQUES ET S'Y ADAPTER

Avec le changement climatique les risques liés à l'action de l'homme (risques anthropiques) et les risques naturels (liés à un aléa naturel)., essentiellement du fait de la prédominance de l’action de l’homme sur son environnement, sont des risques combinés, liés à plusieurs phénomènes naturels et anthropiques à la fois. Il s’agit de les étudier, de les comprendre, de les les éviter mais aussi de savoir s’adapter à eux. Les risques naturels peuvent être climatiques (sécheresses, ouragans..),et d’inondation, (ondes de tempêtes, crues.) qui y sont liés, géophysiques (séismes, volcanisme, gravitaires, c’est-à-dire purement liés à la pente(éboulements, glissements de terrain, avalanches…), sanitaires (pandémies et épidémies…). Ces risques dits naturels sont amplifiés par l’action humaine et se combinent avec les risques anthropiques : technologiques (marées noires, explosions d’usines…), sociaux et politiques (guerres, ethnocides…), alimentaires (famines, pénuries diverses), pollution de l’air, de l’eau, des sols qui engendrent de fortes conséquences sanitaires.

CRÉER DES HYBRIDITÉS VILLE-NATURE

«Dans les milieux habités, de nouvelles alliances entre Nature et Culture requièrent des hybridations : nature urbaine, natures en ville, ecocity, biotope ouvrant à des mélanges possibles attractifs. Le fort désir de nature dans un monde urbain ne renvoie pas au souhait d’un retour vers un monde antérieur comme une nostalgie, une naïveté ou un refus de la ville, mais renforce l’aspiration à de souhaitables symbioses.» Chris Younes

QUALIFIER LES CONDITIONS D'HABITABILITÉ

Néologisme qui qualifie l'ensemble des conditions de l'habiter d'un lieu (accessibilité, convivialité, citoyenneté, proxémies) aussi bien matérielles qu'idéelles. Le terme renvoie à une idée de l’habiter plus large que le fait de résider. L’habitabilité d’un lieu est liée à l’existence de possibilités suffisantes de création et d’adaptation permettant aux humains de se l’approprier et de cohabiter avec les autres qu’humains. Les approches par l’habitabilité étudient la façon dont le social se construit dans un territoire vivant.

S'INSCRIRE DANS UN MÉTABOLISME TERRITORIAL/URBAIN

Le métabolisme territorial / urbain repose sur une métaphore organiciste qui compare les territoires à des corps : pour assurer leurs fonctions vitales, ils ont besoin de puiser des matières et de l’énergie qu’ils consomment, transforment puis excrètent. On parle d’un métabolisme circulaire lorsque les flux (entrants et sortants) arrivent à circuler essentiellement au sein d’un système territorial et de métabolisme linéaire lorsque ces flux débordent le territoire d’étude.

ÊTRE ATTENTIF AUX VULNÉRABILITÉS DES MILIEUX VIVANTS

L'interaction homme / nature a une influence sur la vulnérabilité des milieux vivants. Elle se traduit par les problèmes d'épuisement des ressources naturelles, d'érosion de la biodiversité ou de changement climatique. Les principaux paramètres de vulnérabilité portent sur les sols et sous-sols (topographie, nature des sols, épaisseur, usages…), sur les eaux souterraines, sur les eaux de surface et enfin, sur l’homme via les usages des sites et de leurs environs. La préservation des ressources et des milieux naturels et l’adaptation aux changements climatiques fait partie des enjeux essentiels.

PRENDRE SOIN

« Le care (prendre soin) peut être considéré comme une activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre “monde”, en sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde comprend nos corps, nous-mêmes et notre environnement, tous éléments que nous cherchons à relier en un réseau complexe, en soutien à la vie. »
Cette définition générale de Joan Tronto peut concerner la conception de l’espace considéré comme contribuer à rendre notre monde « habitable » et « vivable ».

 

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*Europan est un réseau européen de concours d’idées d'architecture, d'urbanisme et de paysage pour jeunes concepteurs qui prennent soin de milieux habités, et suivis de processus de réalisation